Mues par un impérieux besoin d'échapper à un quotidien poisseux dominé par une gestion sanitaire aussi erratique que libérale, on court-circuitera le monopole d’Enedis pour s’intéresser à l’autonomie énergétique, on s’installera dans les services des urgences pour y suivre la lutte méprisée des soignantes, on emboitera intrigues religieuses et questions de genre en compagnie d’une messie (si si) dans le Milan médiéval, on montrera par la pratique du foot que c’est pas parce qu’on le dit qu’on l’est (féministe), on se connectera sur des forums d’entraide pour atténuer l’isolement et la souffrance qui peuvent survenir suite à la naissance d’un·e enfant, on briguera la présidence des États-Unis (eh ouais) pour proposer un nouvel ordre mondial (lesbien et poétique) puis on cassera l’ambiance d’un repas familial avec Sara Ahmed, pour le plaisir, mais surtout parce que non, les choses ne sont pas « comme ça ». Killjoy ! comme cri de guerre, on plantera alors les dents de la fourchette dans un flagrant déni aussi juteux qu’arrangeant, avec un dossier sur le travail invisible et non reconnu comme tel.
[note de l'éditeur}