CALET, Henri
Les murs de Fresnes
De retour à Paris à la Libération, Henri Calet intègre, dès novembre 1944, la rédaction du journal Combat où il est chargé de décrire, dans des chroniques pleines d'humour et de tendresse, la réalité de l'après-guerre. Les Résistants de l'intérieur, les prisonniers revenant d'Allemagne, les soldats alliés, les réfugiés étrangers, les déportés, les enfants et la population anonyme sont les personnages de ces textes, dont la plupart ont été rassemblés dans Contre l'oubli. Avec l'humanité qui le caractérise, Calet raconte l'âpreté d'un quotidien marqué par les divisions, les rationnements, la xénophobie et la précarité sociale.
C'est en qualité de journaliste que Calet se rend, le 24 avril 1945, dans la prison de Fresnes afin d'y procéder au relevé des graffiti laissés par les prisonniers, résistants et militaires alliés, victimes de la répression nazie. S'il parcourt quelques cellules parmi le millier que compte l'établissement, c'est principalement sur la base du fichier mis en place par le Ministère des prisonniers de guerre et déportés qu'il rédige l'article « Ce que racontent les murs de Fresnes ». Publié dans le supplément magazine de Combat daté du 28-29 avril 1945, il annonce déjà la structure du livre à venir. Achevé en juillet 1945, Les Murs de Fresnes paraît en novembre aux Éditions des Quatre Vents. Ni livre d'historien, ni document d'archives à proprement parler, Calet élabore Les Murs de Fresnes comme « on érige un monument en souvenir ». L'écrivain s'efface derrière les écrits des détenus, simples indications, égrainage de dates et de noms, qu'il accompagne de commentaires pudiques. Sa présence discrète s'affirme néanmoins dans l'architecture de ce « monument » composé de dix-sept chapitres, agrémentés de quinze photographies et de dix fac-similés, qui délimitent un itinéraire précis. [note de l'éditeur]
Published by Héros-Limite, 2021
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