ROBINE-LANGLOIS, Théo
Le Plaisir d’un casse retardé par les plantes maintenant ou En toute occasion passe comme un coup de vent
Le Plaisir d’un casse retardé par les plantes maintenant ou En toute occasion passe comme un coup de vent est une ode de fantasy oulipienne, le récit chaotique de l’élaboration d’un genre de braquage et la difficulté de sa réalisation au sein d’un monde sombre et boueux, où êtres humanoïdes, espèces animales, végétales et micro-organismes vivent dans une harmonie relative.
D’inspiration antique et médiévale – autant qu’extraterrestre –, Le Plaisir d’un casse… est traversé par un humour candide et une audace réjouissante face aux formes du passé. La contrainte, ici celle du vers, incite à l’originalité. Comme les langues semi-inventées, les rimes forcées appellent à la création de mots nouveaux, d’une nouvelle orthographe détournée du français standard, qui évoque et actualise celle du néo-français initiée par Raymond Queneau au milieu du siècle dernier. Car c’est aussi un texte franchement contemporain qui fait la nique aux images d’Epinal et à la noblesse attendue des référents poétiques. D’Aya Nakamura aux néonicotinoïdes ou à la série de jeux vidéo des Baldur’s Gate, Le Plaisir d’un casse… assume l’impertinence et la vernacularité de ses racines. Flanqué, entre autres, d’un sanglier de travail, d’un mutant aux mains de pierre, de champignons mycorhiziens ou bien d’un elfe-des-cimes aux yeux rieurs et aux manières tyranniques, Théo Robine-Langlois se détache des systèmes syntaxiques et linguistiques conventionnels et, en portant à la langue des coups précis, farfelus et formellement nouveaux, tente de la débarrasser du mal despotique qui la ronge.
L’artiste Mimosa Echard signe la merveilleuse couverture, ainsi que deux œuvres non moins merveilleuses au début et à la fin du livre. Une strophe du texte avait déjà rejoint son Kombucha Project Center en 2019.
[note de la mason d'édition]
Published by Dépense Défensive, 2023
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