PRYNNE, J. H.
La Terre de Saint-Martin
Ce bref et beau poème des années 70 s’ouvre sur la citation d’un texte latin médiéval (traduit par J. H. Prynne) rapportant la légende des enfants verts de Woolpit, dont voici un résumé :
Deux enfants, frère et sœur, sont apparus un matin dans un champ proche du village anglais de Woolpit, leur corps était tout vert et ils étaient vêtus de couleur et de matière inhabituelles. Ils erraient avec stupeur parmi les villageois, parlant une langue étrange, capables de ne rien manger d’autre que des fèves crues. Ils vécurent de cette nourriture pendant quelques mois jusqu’à ce qu’ils s’habituent au pain. Puis leur couleur changea à mesure qu’ils reprirent une alimentation normale, et ils devinrent semblables aux habitants de Woolpit dont ils apprirent aussi à parler le langage. Ils expliquèrent alors qu’ils venaient de la Terre de Saint-Martin ; qu’un jour, tandis qu’ils s’occupaient des troupeaux dans les champs, ils ont été submergés par un bruit violent et précipité (d’autres versions de l’histoire parlent d’un doux son de cloche et d’un voyage à travers des cavernes souterraines). La suite du récit des deux enfants – description de leur pays et de sa singulière pénombre – constitue l’exergue de La Terre de Saint-Martin.
Et puisque dans « comptine » il y a le mot « compter », Martin Richet a eu l’élégance de toujours privilégier les mots les plus courts dans sa traduction : mono- et dissyllabiques.
[note de la maison d'édition]
Published by Eric Pesty Éditeur, 2022
Poetry